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# Emanuel Swedenborg
Emanuel Swedenborg naît le 29 janvier 1688 à [Stockholm](https://fr.wikipedia.org/wiki/Stockholm "Stockholm"). Son père, [Jesper Swedberg](https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Jesper_Swedberg&action=edit&redlink=1 "Jesper Swedberg (page inexistante)") [(en)](https://en.wikipedia.org/wiki/Jesper_Swedberg "en:Jesper Swedberg"), était un pasteur luthérien d'origine modeste[n 3](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-4) qui, d'aumônier militaire, devint ensuite professeur de [théologie](https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ologie "Théologie") à l'[université d'Uppsala](https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_d%27Uppsala "Université d'Uppsala") et évêque de [Skara](https://fr.wikipedia.org/wiki/Skara "Skara") grâce à l'appui de [Charles XI](https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_XI_de_Su%C3%A8de "Charles XI de Suède"). Sa mère était Sarah Behm, fille d'Albrecht Behm, Assesseur du Bureau Royal des Mines. Jesper Svedberg et Sarah Behm auront ensemble neuf enfants[n 4](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-5). Jesper Svedberg transmet notamment à son fils son intérêt pour les thèses [piétistes](https://fr.wikipedia.org/wiki/Pi%C3%A9tisme "Piétisme") et sa croyance en la présence des anges et des esprits sur Terre. Ayant accédé à la charge d'évêque à Skara, il ne peut plus superviser l'éducation de son fils[n 5](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-6), Emanuel, resté à [Uppsala](https://fr.wikipedia.org/wiki/Uppsala "Uppsala"). Il est élevé par sa sœur Anna et son beau-frère Ericus Benzelius, bibliothécaire en chef de l'[université d'Uppsala](https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_d%27Uppsala "Université d'Uppsala") et futur archevêque de Suède avec lequel Swedenborg maintiendra des relations étroites sa vie durant.
Emanuel s'inscrit en 1704 à l'université d'Uppsala où il obtient son doctorat en philosophie[n 6](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-7) en 1709, avec une thèse sur les sentences de [Sénèque](https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9n%C3%A8que "Sénèque") et de [Publilius Syrus](https://fr.wikipedia.org/wiki/Publilius_Syrus "Publilius Syrus"). Pour se délasser, il tient les orgues de la [cathédrale d'Uppsala](https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_d%27Uppsala "Cathédrale d'Uppsala"). En [1710](https://fr.wikipedia.org/wiki/1710 "1710"), il entreprend son [Grand Tour](https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Tour "Grand Tour") à travers l'Europe. À l'issue d'une traversée mouvementée, il gagne l'Angleterre et se rend à [Londres](https://fr.wikipedia.org/wiki/Londres "Londres"), où il manque de se faire pendre pour manquement — involontaire — aux règles de la [quarantaine](https://fr.wikipedia.org/wiki/Quarantaine "Quarantaine")[n 7](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-8). Il restera deux ans et demi tantôt à Londres, tantôt à Oxford où il suit des cours à l'Université : il y étudie la [physique](https://fr.wikipedia.org/wiki/Physique "Physique"), la [mécanique](https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canique_(science) "Mécanique (science)") et la [philosophie](https://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie "Philosophie") et y rencontre [Halley](https://fr.wikipedia.org/wiki/Edmond_Halley "Edmond Halley"), [Woodward](https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Woodward "John Woodward") et [Flamsteed](https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Flamsteed "John Flamsteed"), mais ne put rencontrer [Newton](https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_Newton "Isaac Newton")[n 8](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-9). Il loge chez différents artisans auprès desquels il s'initie à l'horlogerie, à l'ébénisterie ainsi qu'à la fabrication d'instruments de mesure.
Il passe ensuite en Hollande, d'abord à [Leyde](https://fr.wikipedia.org/wiki/Leyde "Leyde") en 1712, où il apprend à fabriquer des lentilles optiques et où il fréquente l'observatoire astronomique, puis à [Utrecht](https://fr.wikipedia.org/wiki/Utrecht "Utrecht"), où se négocie alors le [traité d'Utrecht](https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9s_d%27Utrecht_(1713) "Traités d'Utrecht (1713)") et où il se lie avec l'ambassadeur de Suède, Palmqvist. Puis il gagne la France par Bruxelles. À Paris il fréquente l'Abbé [Jean-Paul Bignon](https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Bignon "Jean-Paul Bignon"), rencontre l’astronome [La Hire](https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_de_La_Hire "Philippe de La Hire") et l’algébriste [Varignon](https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Varignon "Pierre Varignon"). En 1714, à la demande de son père, il rentre en Suède : de [Lille](https://fr.wikipedia.org/wiki/Lille "Lille"), il gagne [Hambourg](https://fr.wikipedia.org/wiki/Hambourg "Hambourg") et fait halte à [Rostock](https://fr.wikipedia.org/wiki/Rostock "Rostock") d'où il écrit à Benzélius, futur évêque d'Uppsala, une lettre dans laquelle il énumère quatorze inventions qu'il a conçues: machine à vapeur, machine volante, sous-marin, fusil à air comprimé, pompe à mercure, poêle à combustion lente, nouveau type d'écluse, pendule à eau représentant le mouvement des planètes, etc[2](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-Poirier260-10).
Il arrive en Suède au printemps 1715, accompagné d'une Dame Feif[n 9](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-11). Il fait paraître une œuvre littéraire et poétique qu'il a composée pendant ses pérégrinations, les _Jeux d'Helicon_ (_Ludus Heliconius, sive carmina miscellanea quae variis in locis cecinit_) ; il publie également à [Greifswald](https://fr.wikipedia.org/wiki/Greifswald "Greifswald") un autre petit écrit littéraire intitulé _Muse boréale_ (_Camoena borea, sive favellae Ovidianis similes_)[3](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-12).
### Période mystique
En 1741, il commence à éprouver des expériences où se projettent des points lumineux sur sa rétine. Il commence à s'intéresser à ses rêves. Il note ses expériences et ses rêves dans son _Drömmar_ (Rêves) écrit entre décembre 1743 et octobre 1744 et dans son _Diarium Spirituale_ écrit entre 1747 et 1765[6](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-20). Le 30 juin 1743, il se rend en Hollande où il règle des affaires avec son imprimeur.
En 1743, il a sa première expérience mystique, dont il parle ouvertement dans une lettre à son ami le Dr Hartley :
> « J'ai été appelé à une fonction sacrée par le Seigneur lui-même, qui s'est manifesté en personne devant moi son serviteur. Alors il m'a ouvert la vue pour que je voie dans le monde spirituel. Il m'a accordé de parler avec les esprits et les anges[7](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-21)... »
À la suite de cela, alors âgé de 56 ans, il abandonne ses recherches scientifiques pour se consacrer entièrement à la recherche théologique et philosophique afin de faire découvrir aux hommes une spiritualité rationnelle basée sur des [visions](https://fr.wikipedia.org/wiki/Vision_(religion) "Vision (religion)") de l'[au-delà](https://fr.wikipedia.org/wiki/Au-del%C3%A0 "Au-delà"). Il commence l'apprentissage de l'hébreu à l'âge de 57 ans.
En mai 1744, il repart à Londres, où il a de nouveau une vision. De retour à Stockholm en août 1745, il écrit au roi pour résilier ses fonctions au collège des Mines afin de se consacrer à ses études théologiques. Le 17 juillet 1747, il part en Hollande où il prépare son premier ouvrage théologique _Les [Arcanes célestes](https://fr.wikipedia.org/wiki/Arcanes_c%C3%A9lestes "Arcanes célestes")_, un ouvrage en douze gros volumes comptant 10 837 articles. Fin 1748, il s'installe à Londres. De 1749 à 1756, il publie les huit premiers volumes de ses _Arcanes célestes_, sans nom d'auteur, d'éditeur, ni de ville. Il revient à Stockholm le 23 juillet 1756.
En 1758, il publie à Londres cinq nouveaux ouvrages : _Le jugement dernier_, _De coelo et ejus mirabilibus et de inferno, ex auditis et visis_ (_Du ciel et de ses merveilles et de l'enfer_)[8](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-22), _Du cheval blanc de l'Apocalypse_, _Des terres dans notre monde solaire_, et _De la Nouvelle Jérusalem et de sa doctrine céleste_. En 1759, il quitte Londres pour rentrer dans son pays.
Toute sa théorie repose sur le principe des correspondances entre le monde spirituel et le monde matériel —une théorie qui intéressera [Baudelaire](https://fr.wikipedia.org/wiki/Baudelaire "Baudelaire"), dont un poème s'intitule précisément « Correspondances »[9](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-23). Pour Swedenborg, monde spirituel et monde naturel s'interpénètrent au point que toute frontière est fluide et incertaine. Le ciel et l'enfer ne sont pas des récompenses ou des punitions mais des états librement choisis : le ciel est un lieu de travail, d'altruisme, d'empathie, tandis que l'enfer est le règne de l'individualisme, de la haine, de la méfiance, de la poursuite du pouvoir. La personne haineuse et avide de pouvoir quitterait le ciel avec effroi pour retourner dans l'enfer, qui lui convient mieux. La conversation entre les anges et les esprits détermine les plus petits faits de notre vie[10](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-24). Swedenborg fait une grande place à l'amour, tant spirituel que physique :
> « l’amour conjugal — entendre conjugué, intime — permet seul de connaître l’autre sur le plan de la substance spirituelle, donc sur le plan de l’intériorité, de l’induction psychique. Il dit que l’amour métaphysique outrepasse de beaucoup l’amour physique, et que le premier n’est donné qu’à ceux et celles qui peuvent établir une union des âmes pour compléter l’union des corps[11](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-25). »
[Balzac](https://fr.wikipedia.org/wiki/Honor%C3%A9_de_Balzac "Honoré de Balzac") développera ce thème dans _[Séraphîta](https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9raph%C3%AEta "Séraphîta")_. Très loin du matérialisme de l'époque, il y a dans la pensée de Swedenborg un profond altruisme :
> « Le plaisir céleste résulte de l’accomplissement de quelque chose d’utile pour soi et pour autrui. Toute l’existence des anges consiste, sous une forme ou une autre, à se rendre utile[12](https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuel_Swedenborg#cite_note-26). »
Sa psychologie se caractérise par l'accent mis sur les aspects sociaux en même temps que la recherche d’une communication profonde et authentique, et un intérêt pour la croissance du potentiel de chaque individu.