# Création
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## Mormon Doctrine
### Création
Voir ANNIHILATION, CRÉATEUR, JOUR, TERRE, TERRES, ÉLÉMENTS.
Créer, c'est s'organiser. Il est tout à fait faux et non inspiré de croire que le monde ou toute autre chose a été créé à partir de rien ou qu'une chose créée peut être détruite dans le sens de l'anéantissement. "Les éléments sont éternels." (D&A 93:33.)
Joseph Smith, dans le sermon du roi Follett, a dit: « Demandez aux savants docteurs pourquoi ils disent que le monde a été fait de rien; ils répondront : « La Bible ne dit-elle pas qu'il a créé le monde ? » Et ils déduisent, du mot créer, qu'il a dû être fait de rien. Or le mot créer vient du mot "bara" qui ne signifie pas créer de rien; il signifie organiser tout comme un homme organiserait des matériaux et construisait un navire. Nous en déduisons donc que Dieu avait des matériaux pour organiser le monde à partir du chaos, de la matière chaotique, qui est l'élément, et dans laquelle demeure toute la gloire. L'élément existait depuis que Dieu existait. Les principes de l'élément sont des principes qu'il est absolument impossible de détruire; on peut les organiser et les réorganiser, mais pas les détruire. Ils n'ont jamais eu de commencement et ne peuvent avoir de fin. (EJS, pp. 283-285)
Le Christ, agissant sous la direction du Père, était et est le Créateur de toutes choses. (D&A 38:1-4; 76:22-24; Jn 1:1-3; Col 1:16-17; Hé 1:1-3; Moï 1; 2; 3). Le fait qu'il ait été aidé dans la création de cette terre par « beaucoup de nobles et grands » enfants spirituels du Père est évident d'après les écrits d'Abraham. C'est à ces esprits supérieurs que le Christ a dit : « Nous descendrons, car il y a de l'espace là-bas, nous prendrons de ces matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle ceux-là pourront habiter. » (Abr 3:22-24.) Michel ou Adam était l'un d'entre eux. Énoch, Noé, Abraham, Moïse, Pierre, Jacques, et Jean, Joseph Smith et bien d'autres « nobles et grands » ont joué un rôle dans la grande entreprise créative. (Doctrines du Salut, vol. 1, pp. 76-79)
Cette terre n'était pas la première des créations du Seigneur. Un nombre infini de mondes ont vu le jour sous son commandement. Chacun est une terre; beaucoup sont habités avec ses enfants spirituels ; chacun respecte la loi particulière qui lui a été donnée; et chacun jouera son rôle dans la rédemption, le salut et l'exaltation de l'armée infinie des enfants d'un Dieu Tout-Puissant. Le Seigneur a dit que son travail et sa gloire sont d'apporter l'immortalité et la vie éternelle pour ses enfants sur tous les mondes habités qu'il a créés. (Moï 1:27-40; 7:29-36; D&A 88:17-26.)
Les détails du processus de création et de l'ordre des événements qui y ont été révélés ne concernent que cette terre. (Moï 1:35.) C'est dans le temple que nous recevons la compréhension la plus claire de ce qui s'est passé et de la manière dont cela s'est accompli. Abraham nous a laissé un compte rendu de la planification et des décisions des Créateurs « au moment où ils ont conseillé entre eux de former les cieux et la terre ». (Abr 4; 5)
Les livres de Moïse et de la Genèse, nous révèlent les récits de la création physique de la terre. Le 2ème chapitre de Moïse et le 1er chapitre de la Genèse relatent les événements qui se sont produits les jours successifs de la création. (Ex 20:8-11). Puis le 3ème chapitre de Moïse et le 2ème chapitre de la Genèse — par voie d'interpolation, de simplification et d'explication parenthétique — relatent la vérité supplémentaire selon laquelle toutes les choses ont été créées spirituellement « avant qu'elles ne soient naturellement sur la surface de la terre ».
Il n'y a pas de récit révélé de la création spirituelle, seulement cette interpolation explicative selon laquelle toutes choses avaient été créées dans le ciel à une époque antérieure. Cette création spirituelle antérieure s'est produite bien avant la création temporelle ou naturelle est évidente du fait que les hommes spirituels, les hommes qui ont été créés spirituellement, participaient à la création naturelle. (Doctrines du salut vol. 1, pp. 76-78.)
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## LDS Beliefs
### Création
Les Écritures enseignent que toutes choses ont d'abord été créées spirituellement, puis temporellement ou physiquement (D&A 29:30-32). La manière dont la terre et toutes les choses qui s’y trouvent ont été créées spirituellement n’a pas encore été entièrement révélée. En ce qui concerne la création spirituelle de l’humanité, cependant, le Seigneur a révélé des informations importantes. « L’homme en tant qu’esprit », a déclaré la Première Présidence en 1909, « a été engendré et né de parents célestes, et élevé jusqu’à maturité dans les demeures éternelles du Père, avant de venir sur la terre dans un corps temporel ».
Beaucoup de choses sont connues concernant la création temporelle, ou physique, de la terre, comme le révèlent les Écritures et les enseignements des prophètes modernes. Beaucoup de choses, cependant, n’ont pas encore été révélées. Toute discussion doctrinale sur la Création doit reconnaître ces limites de la compréhension humaine. Savoir ce que l'on ne sait pas est parfois aussi précieux que de savoir ce que l'on sait.
_Ce que nous savons._ Pour les saints des derniers jours, il ne fait aucun doute que Dieu est le Créateur et que toutes choses sont créées par son pouvoir divin infini (Ge 1:1 ; Ec 11:5 ; És 40:28 ; Abr 4:1-27 ; 2 Né 2:14). De nombreux passages scripturaires témoignent que, sous la direction du Père, Jésus-Christ est « le Créateur de toutes choses dès le commencement » (Mos 3:8 ; Hél 14:12 ; voir aussi Jn 1:1-3, 14 ; Ép 3:9 ; Col 1:13-16 ; Hé 1:1-2 ; Mos 4:2 ; 3 Né 9:15 ; Ét 3:15-16 ; D&A 14:9 ; 76:24; 93:9–10; Moï 1:32-33 ; 2:1, 27). Ces passages nous informent aussi que les créations de Dieu sont infinies, des « mondes sans nombre », dont l'homme mortel ne peut comprendre l’étendue et la nature. (Moï 1.33).
Les saints des derniers jours rejettent la conception chrétienne traditionnelle d’une création _ex nihilo_, c'est-à-dire que Dieu a créé le monde, l’homme et tous les êtres vivants à partir de rien. Joseph Smith, le prophète, a enseigné : « Demandez aux savants docteurs pourquoi ils disent que le monde a été fait de rien ; ils répondront : 'La Bible ne dit-elle pas qu’il _a créé_ le monde ?' Et ils déduisent, du mot créer, qu’il a dû être fait de rien. Or, le mot créer vient du mot hébreu _bara_ qui ne signifie pas créer de rien ; il signifie organiser tout comme un homme organiserait des matériaux et construirait un navire. Nous en déduisons _que Dieu avait des matériaux pour organiser le monde à partir du chaos –_ de la matière chaotique, qui est l'élément et dans laquelle demeure toute la gloire. L'élément existait depuis que Dieu existait. Les principes de l’élément sont des principes qu'il est absolument impossible de détruire ; on peut les organiser et les réorganiser, mais pas les détruire. Ils n’ont jamais eu de commencement et ne peuvent avoir de fin » (History of the Church 6:308 ; italiques ajoutés). La matière est élément et les éléments sont éternels (D&A 93:33). La Création était donc une organisation divinement gérée de la matière qui avait toujours existé.
Nous savons également que l’homme, différent de toutes les autres créations de Dieu, a été créé à l’image de Dieu, selon sa ressemblance (Ge 1:26-27 ; Mos 7:27 ; Ét 3:15 ; D&A 20:18). La traduction de la Bible par Joseph Smith est encore plus précise : « Au jour où Dieu créa l’homme, il le créa à la ressemblance de Dieu, à l'image de son propre corps ; à l’image de son propre corps, il le créa homme et femme » (Moï 6:8-9). En raison de sa création distincte et de sa relation avec Dieu, l’homme s'est vu confier une intendance unique, ou responsabilité, sur les autres créations de Dieu (Ge 1:28 ; voir History of the Church 3:307).
Les Écritures, en particulier le Livre de Mormon, nous montrent que la Création est directement liée à la chute d’Adam. « Ainsi, l’homme est créé de telle sorte qu’il peut tomber », a écrit Bruce R. McConkie. « Il tombe et crée la mortalité, la procréation et la mort afin de pouvoir être racheté par le sacrifice expiatoire du Seigneur Jésus-Christ... La Création, la Chute et l’Expiation ne font qu’un » (**15** ; voir aussi 2 Né 2:22-25).
_Ce que nous ne savons pas._ Les Écritures nous disent pourquoi l’homme et la terre ont été créés, mais elles ne nous disent pas comment. Nous savons que la Création a été réalisé par Dieu dans sa pouvoir infinie, mais la manière exacte dont il l’a accomplie et le temps qu'elle a pris n’ont pas été révélés. Une grande partie du langage des Écritures concernant le processus de la Création est symbolique. « Nous ne savons pas le comment, le pourquoi et le quand de toutes choses », a enseigné frère McConkie à propos de la Création. Nos limites finies sont telles que nous ne pourrions pas les comprendre si elles nous étaient révélées dans toute leur gloire, leur plénitude et leur perfection. Ce qui a été révélé est cette partie de la parole éternelle du Seigneur que nous devons croire et comprendre si nous voulons envisager la vérité sur la Chute et l’Expiation et devenir ainsi héritiers du salut. C’est tout ce que nous sommes obligés de savoir de nos jours » (10). En l’absence d'une ultime parole révélée sur le sujet, de nombreux membres de l’Église, y compris certains dirigeants, ont exprimé leur point de vue sur le sujet au fil des ans. Ces opinions et théories ne constituent cependant pas la doctrine officielle de l’Église.
"Notre religion n'est pas hostile à la vraie science", a déclaré la Première Présidence en 1910. "Ce qui est démontré, nous l'acceptons avec joie ; mais la vaine philosophie, la théorie humaine et les simples spéculations des hommes, nous ne les acceptons pas et nous n'adoptons rien qui soit contraire à la révélation divine ou au bon sens" ("Paroles", 3). En ce qui concerne la Création, le Seigneur a promis que tout sera révélé à son avènement et pendant son règne millénaire (D&A 101:32-33).
**Sources**
First Presidency. “The Origin of Man.” _Improvement Era,_ Nov. 1909, 75–81; or _Ensign,_ Aug. 2002, 26–30.
McConkie, Bruce R. “Christ and the Creation.” _Ensign,_ June 1982, 8–15.
Smith, Joseph. _History of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints._ Edited by B. H. Roberts. 7 vols. 2d ed. rev. Salt Lake City: The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 1932–51.
“Words in Season from the First Presidency.” _Deseret Evening News,_ 17 Dec. 1910, 3.
_BLT_
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## Encyclopedia of Mormonism
### Création
Les saints des derniers jours ont, en plus de la Genèse biblique, deux restaurations modernes de récits scripturaires antiques de la Création dans le livre de Moïse et le livre d’Abraham. Des informations faisant autorité sur le sujet apparaissent également dans le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances et la cérémonie du temple. Puisant dans cette abondance de textes sur la création, les saints des derniers jours comprennent que Jésus-Christ, agissant sous la direction de Dieu le Père, a créé ce monde-ci et d’autres pour rendre possible l’immortalité et la vie éternelle d’êtres humains qui existaient déjà comme enfants d’esprit du Père. Cette compréhension diffère des récits scientifiques et des récits traditionnels chrétiens parce qu’elle affirme le but et le rôle de Dieu, tout en reconnaissant la création comme l’organisation de matériaux préexistants et pas comme un événement ex nihilo (création à partir du néant). En outre, ces récits décrivent un rôle actif pour les enfants d’esprit de Dieu dans la création et contiennent une version plus détaillée des origines du mal.
L’occurrence fréquente de récits de la création dans les Écritures et les cérémonies sacrées mormones correspond à ce que l’on trouve d’une manière générale dans le monde antique, et dans l’Israël antique en particulier, où la Création était régulièrement récitée ou rejouée. Les Israélites et les autres peuples du Proche-Orient antique considéraient la Création – et notamment sa récitation et sa reconstitution rituelles – comme possédant une nature dynamique, pas statique. Selon Raffaele Pettazzoni, un historien bien connu des religions, «ce qui s’est produit au commencement a une valeur exemplaire et déterminante pour ce que se passe aujourd’hui et ce qui arrivera à l’avenir» (p. 26).
La Création joue un rôle théologique central dans le Livre de Mormon. Les événements entourant la Création sont liés à la chute de l’ange qui est devenu le diable (2 Né 2:17; 9:8). Sa chute a, à son tour, mené à celle d’Adam, à l’opposition comme partie intégrante de la condition mortelle et, finalement, au besoin de rédemption divine de l’humanité (2 Né 2:18-27). Les prophètes du Livre de Mormon voyaient la Création comme un symbole de la bonté de Dieu et comme une pierre de touche de l’intendance humaine: « Voici, le Seigneur a créé la terre afin qu’elle soit habitée ; et il a créé ses enfants afin qu’ils la possèdent » (1 Né 17:36). Ceux qui rejettent la bonté de Dieu symbolisée par la Création (et l’Expiation) seront inévitablement jugés et punis (cf. 2 Né 1:10).
Le récit de la Création dans le livre de Moïse (révélé en 1830 comme commencement de la traduction de la Bible par Joseph Smith) apporte plusieurs informations en plus de celles qui sont dans la Genèse.
Premièrement, le livre de Moïse montre que Moïse est bien l’auteur de son récit de la Création et précise que celui-ci est le résultat d’une révélation qui lui a été donnée à un certain moment entre l’épisode du buisson ardent et l’exode (Moï 1:17, 25).
Deuxièmement, il éclaircit le rôle de Jésus-Christ dans la Création : « Et je les ai créées (ces terres et leurs habitants), par la parole de mon pouvoir, qui est mon Fils unique, lequel est plein de grâce et de vérité » (Moï 1:32-33) ; « Puis moi, Dieu, je dis à mon Fils unique, qui était avec moi depuis le commencement: Faisons l’homme à notre image » (Moï 2:26-27) ; « Et moi, le Seigneur Dieu, je dis à mon Fils unique : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal » (Moï. 4:28). Ceci est conforme aux enseignements de Jean et de Paul dans le Nouveau Testament (Jn 1:3, 10; Ép 3:9; Col 1:13-16; Hé 1:2, 10).
Troisièmement, la Création est placée dans un contexte beaucoup plus vaste de créations continuelles de terres habitées innombrables avec leurs cieux respectifs (dans lesquels le Christ a joué un rôle central) : « Et j’ai créé des mondes sans nombre ; et je les ai également créés dans un dessein qui m’est propre, et je les ai créés par le Fils, qui est mon Fils unique … Et lorsqu’une terre et ses cieux passeront, une autre viendra. Et il n’y a pas de fin à mes œuvres ni à mes paroles. » (Moï. 1:33, 38; voir aussi Mondes). Moïse reçoit des détails de la création de «ce ciel, et cette terre» seulement (Moï 2:1; cf. 1:35)
Quatrièmement, l’origine du mal est retracée jusqu’à la rébellion de Satan, qui cherchait (1) à remplacer le Fils bien-aimé de Dieu, qui « était (l’)élu depuis le commencement » et (2) à recevoir et à utiliser le pouvoir de Dieu de racheter tous les humains en détruisant leur libre arbitre (Moï 4:1-4). L’importance du libre arbitre humain est réaffirmée dans le commandement donné à Adam et à Ève au sujet de l’arbre de la connaissance du bien et du mal: « Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ; néanmoins, tu peux choisir par toi-même, car cela t’est donné ; mais souviens-toi que je le défends, car le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Moï 3:17).
Cinquièmement, le récit dans Moïse précise que tous les êtres vivants ont été créés spirituellement dans les cieux avant leur création physique sur la terre: « Moi, le Seigneur Dieu, je créai spirituellement toutes les choses dont j’ai parlé, avant qu’elles fussent naturellement sur la surface de la terre … Et moi, le Seigneur Dieu, j’avais créé tous les enfants des hommes, mais pas encore d’homme pour cultiver le sol ; car c’est dans le ciel que je les avais créés ; et il n’y avait pas encore de chair sur la terre, ni dans l’eau, ni dans l’air » (Moï. 3:5).
Certains commentateurs mormons ont exploré la possibilité que le récit de Moïse puisse résoudre le conflit existant dans l’ordre des actes créateurs de Dieu entre Genèse 1 et Genèse 2 en traitant la première comme une création d’esprit (O. Pratt, pp. 21-22; Roberts, pp. 264-268; cf. DS 1:74-76 qui expose un point de vue différent). Les révélations postérieures expliquent que la création d’esprit de l’humanité avait eu lieu longtemps avant que les événements décrits dans aucun des récits de la création de la terre. Dieu, notre Père céleste, est littéralement le « Père des esprits » (Hé 12:9). « L’homme comme esprit a été engendré et est né de parents célestes et a été élevé jusqu’à sa maturité dans les demeures éternelles du Père avant de venir sur la terre dans un corps temporel» (voir Première Présidence, « L’origine de l’homme», nov. 1909 (Annexe) ; voir aussi Corps d’esprit).
Le récit abrahamique est distinctif parmi les récits de la Création. Il décrit un cosmos structuré, avec beaucoup d’étoiles, les unes au-dessus des autres, avec leurs différentes périodes et ordres de gouvernement (Abr 3:1-10). Dans ce contexte, Abraham se renseigne également sur les esprits éternellement existants, l’un au-dessus de l’autre en intelligence, jusqu’au « Seigneur, ton Dieu », qui est « plus intelligent qu’eux tous » (Abr 3:19; voir les discours cités dans la bibliographie). On lui montre un groupe d’intelligences organisées (ou esprits ou âmes, les mots sont ici utilisés l’un pour l’autre), au-dessus desquelles règne Dieu et parmi lesquelles il demeure, et il apprend que Dieu « au commencement » est descendu parmi elles et a dit de certaines qui étaient « nobles et grandes » : « De ceux-ci je ferai mes gouverneurs … et il me dit : Abraham, tu es l’un d’eux ; tu fus choisi avant ta naissance » (Abr 3:18-23). L’un des buts de cette assemblée prémortelle dans les cieux est formulé par quelqu’un « parmi eux qui était semblable à Dieu » qui dit à ceux qui sont avec lui : « Nous descendrons là-bas … et nous ferons une terre sur laquelle ceux-là pourront habiter ; nous les mettrons ainsi à l’épreuve, pour voir s’ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera » (Abr 3:24-25). Ceci est suivi d’une mention de la gloire qui sera accordée à ceux qui se montrent dignes, du choix de quelqu’un « qui était semblable au Fils de l’Homme » (qui doit être envoyé pour réaliser ceci) et du rejet de Satan, le tout fait par « le Seigneur », qui est identifié ailleurs comme étant Jéhovah (Abr 3:25-28; cf. Abr 1:15-16; 2:7-8). Ensuite, « le Seigneur dit: Descendons », sur quoi les Dieux « organisèrent et formèrent les cieux et la terre » (Abr 4:1). Un élément important de ce récit révélé est que l’espace et les matériaux pour créer la terre existaient explicitement avant sa création.
C’est dans ce contexte de l’assemblée divine, ou Conseil dans les cieux, que le récit d’Abraham concernant la Création va de l’avant en suivant, de manière générale, la structure de la Genèse. Au moment où il publia cette « traduction» en 1842, Joseph Smith avait acquis une compréhension beaucoup plus profonde grâce à des révélations supplémentaires et certaines par l’étude de l’hébreu. À la lumière de la doctrine du Conseil dans les cieux, Joseph Smith avait fait remarquer que le terme hébreu Élohim, qui est un pluriel, devrait être rendu par « Dieux » dans le récit de la Création et non par le « Dieu » traditionnel (WJS, p. 379). C’est ainsi qu’il est rendu dans tout le récit d’Abraham. À la lumière de la doctrine de la nature éternelle de la matière, le mot traditionnellement traduit par « créa » devient « organisa ». L’expression « informe et vide » (hébreu tohu va-bohu) est rendue, tout à fait correctement, par « vide et désolée » et décrit l’état de la terre après qu’elle a été organisée, pas avant (Abr 4:2).
Le terme « jour » (yom en hébreu) pour les sept « jours » de la création est rendu par « temps », une option permise en hébreu et il est explicitement précisé que le « temps » dans lequel Adam devrait mourir s’il prenait du fruit défendu « était selon le temps du Seigneur, qui était selon le temps de Kolob (une grande étoile dont Abraham avait vu qu’elle était le plus près du trône de Dieu, dont la révolution, d’une durée de mille ans selon notre manière de calculer, est un jour pour le Seigneur) ; car les Dieux n’avaient pas encore désigné à Adam le calcul de son temps » (Abr 5:13; 3:2-4).
Sur la base du passage ci-dessus, qui exclut clairement la possibilité que des jours terrestres de vingt-quatre heures soient les « jours » ou « périodes » de la création, certains saints des derniers jours ont avancé que les « temps » de la création aussi bien que le « temps » de la vie terrestre d’Adam après la Chute étaient des périodes de mille ans ; d’autres sont partisans de périodes indéterminées, le temps nécessaire pour accomplir l’œuvre concernée. Le récit d’Abraham contient effectivement le passage intéressant, en rapport avec « l’organisation » des luminaires dans « l’étendue » du ciel : « Et les Dieux observèrent les choses auxquelles ils avaient donné des ordres jusqu’à ce qu’elles eussent obéi » (Abr. 4:14-18). Le récit d’Abraham comprend en fait douze « travaux » des Dieux, répartis parmi les « jours » à la manière de la Genèse. Le récit postérieur de la création au temple donne une version abrégée de ces travaux, divisés différemment parmi les sept jours tout en maintenant le même ordre, ce qui veut peut-être dire que le jour où un travail donné est accompli importe peu.
Abraham relie les récits apparemment différents de Genèse 1 et 2 dans le contexte du Conseil dans les cieux. Le récit en sept jours d’Abraham suit l’œuvre des cinq premiers temps créateurs et d’une partie du sixième comme création physique de la terre et sa préparation pour recevoir la vie avant que celle-ci n’y soit effectivement placée. Ainsi, pendant le troisième temps, « les Dieux organisèrent la terre afin qu’elle produisît de la verdure … et la terre afin qu’elle produisît les arbres à partir de leur semence » (Abr 4:12). Et pendant le cinquième temps, « les Dieux préparèrent les eaux afin qu’elles produisissent de grands poissons et tous les animaux vivants … tous les oiseaux ailés selon leur espèce. » (Abr 4:21). De même, au sixième temps, « les Dieux préparèrent la terre afin qu’elle produisît des animaux vivants selon leur espèce … et les Dieux virent qu’ils obéiraient » (Abr 4:24-25). Ensuite lors du sixième temps, les Dieux se consultèrent à nouveau et décidèrent de former l’homme et de lui donner la domination sur les plantes et les animaux qui devaient venir sur la terre (Abr 4:26-29). « Et les Dieux se dirent entre eux : Au septième temps, nous achèverons l’œuvre que nous sommes convenus de faire, et nous nous reposerons … Et telles furent leurs décisions à l’époque où ils convinrent entre eux » (Abr 5:2-3). Le récit parallèle à Genèse 2 vient ensuite tout naturellement comme récit du placement proprement dit de la vie sur la terre : « Et les Dieux descendirent et formèrent les origines des cieux et de la terre, quand ils furent formés le jour où les Dieux formèrent la terre et les cieux. Selon tout ce qu’ils avaient dit concernant chaque plante des champs avant qu’elle fût sur la terre » (Abr 5:4-5).
Plusieurs thèmes que l’on trouve dans d’autres récits antiques de la création – le conflit prémortel dans les cieux, la victoire divine sur les pouvoirs d’opposition du chaos et la promulgation de la loi au moment de la création – sont également connus dans les récits de la création des Écritures et de la théologie des saints des derniers jours (2 Né 2:17; 9:8; Moï 4:3-4; Abr 3:27-28; voir aussi Guerre dans le ciel; Préexistence (Existence Pré terrestre). Il y a des allusions à ces idées dans plusieurs passages de la Bible (cf. Ex 15; Job 38-41; És 40-42; Ps 18; 19; 24; 33; 68; 93; 104; Pr 8:22-33; Ha 3:8; Ap 12:7-12). Du début de l’ère chrétienne jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’interprétation chrétienne traditionnelle a généralement traité ces textes bibliques de manière allégorique ou n’en a pas du tout tenu compte dans l’étude de la Création. Une transformation profonde de l’interprétation chrétienne de ces passages a eu lieu pendant la dernière partie du XIXe siècle avec la découverte et la traduction de récits de la Création venant de la Mésopotamie et de l’Égypte anciennes. Bien qu’ils varient considérablement dans les détails, ces récits mentionnent habituellement des combats prémortels, l’établissement de l’ordre divin avant la création et la création à partir du chaos. Les passages bibliques mentionnés ci-dessus sont maintenant souvent compris à la lumière de ces descriptions des récits extrabibliques.
La doctrine de la création ex nihilo a été l’explication chrétienne traditionnelle. Dans les commentaires récents sur le sujet, beaucoup d’érudits juifs se sont accordés pour dire qu’on ne trouve pas de croyance en une création ex nihilo avant la période hellénistique, tandis que les savants chrétiens ne trouvent aucun signe de pareille doctrine dans l’Église chrétienne avant la fin du IIe siècle apr. J.-C. Le rejet de la création ex nihilo dans l’enseignement des saints des derniers jours s’accorde ainsi avec ce que l’on sait de la conception la plus ancienne de la Création dans l’Israël antique et dans le christianisme primitif. De même, les saints des derniers jours ont vu dans des passages bibliques tels que Jean 9:2 et Jérémie 1:4-5 une allusion à une existence individuelle prémortelle, avec des implications pour l’existence terrestre postérieure. À l’appui de ceci, on peut préciser que divers chrétiens et groupes chrétiens des premiers siècles du christianisme ont enseigné la même doctrine (cf. Origène, De Principiis 1:7; 2:8; 4:1) et qu’on la trouve également dans les croyances juives de la même période, notamment Philon (De mutatione nominum 39; De opificio mundi 51; De cherubim 32), dans certains écrits apocryphes (Sagesse de Salomon 8:19-20; 15:3) et chez les Esséniens (Josèphe, Guerre des Juifs 2.8.11, aussi bien que dans le Talmud et le Midrash juifs).
F. KENT NIELSEN
STEPHEN D. RICKS
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Bibliographie
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Eliade, Mircea. "The Prestige of the Cosmogonic Myth." Diogenes 23, automne 1958, pp. 1-13.
Goldstein, Jonathan A. "The Origins of the Doctrine of Creation Ex Nihilo." Journal of Jewish Studies 35, automne 1984, pp. 127-135.
McConkie, Bruce R. "Christ and the Creation". Ensign 12, juin 1982, pp. 9-15.
Pettazzoni, Raffaele. "Myths of Beginnings and Creation-Myths". Dans Pettazzoni, Essays on the History of Religions, H. J. Rose, trans., Vol. 1, pp. 24-36. Leiden, 1954.
Pratt, Orson. "The Pre-existence of Man." Série d’articles dans The Seer (1853-1854). Photo repr., Salt Lake City, 1990.
Pratt, Parley P. "Origin of the Universe". Dans Pratt, The Key to the Science of Theology, pp. 26-32. Salt Lake City, 1978.
Roberts, B. H. The Gospel and Man’s Relationship to Deity, pp. 256-273. Salt Lake City, 1966.
Salisbury, Frank B. The Creation. Salt Lake City, 1976.
Smith, Joseph. Voir discours rapportés dans WJS, pp. 9, 33, 60, 341, 346, 351-352 et 359 et leurs contextes.
Smith, Joseph Fielding. Man, His Origin and Destiny. Salt Lake City, 1954.
Winston, David. "Creation Ex Nihilo Revisited: A Reply to Jonathan Goldstein". Journal of Jewish Studies 37, printemps 1986, pp. 88-91.
Young, Brigham. Discourses of Brigham Young, chaps. 2, 4, 9. Salt Lake City, 1954.
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## We Believe
### Création
###### 090
> Par son Fils Jésus-Christ, Dieu le Père a créé la terre et toutes les choses dans les cieux et sur la terre.
###### 091
> Adam aussi connu comme étant l'archange Michel, a assisté Jésus-Christ dans la création de la terre.
###### 092
> Les éléments sont éternels ; ils ne furent pas créé à partir de rien.
###### 093
> L'humanité et toutes les formes de vie ont été créés spirituellement avant d'avoir été créés physiquement sur la terre.
###### 094
> Dieu créa l'humanité à sa propre image et ressemblance.
###### 095
> Les cieux, la terre et toutes les choses sur la terre furent créés pour le bénéfice des êtres humains.
###### 096
> toutes les plantes et tous les animaux sur la terre ont été créés pour le bénéfice des êtres humains
###### 097
> Dieu le Père a créé d'autres mondes par l'intermédiaire de son Fils Jésus-Christ.
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